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Partir un Jour
31 août 2018

Personnes en mouvement en Afrique

Les conflits prolongés, ainsi que les crises humanitaires récurrentes et les violations persistantes des droits humains, ont contraint des millions de personnes à fuir leur domicile en quête de protection. Les personnes réfugiées ou migrantes étaient fréquemment victimes de violences. La communauté internationale n’apportait pas un soutien suffisant aux millions de réfugiés accueillis par des pays africains. Du fait du conflit et de la sécheresse en Somalie, la moitié de la population du pays avait besoin d’une aide humanitaire, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Plus d’un million de personnes ont été déplacées par le conflit et la sécheresse durant l’année, sachant que le pays comptait déjà 1,1 million de personnes déplacées qui vivaient dans des quartiers informels, où les conditions étaient déplorables et où leur sécurité n’était pas assurée. Au Kenya, plus de 285 000 réfugiés et demandeurs d’asile somaliens avaient toujours besoin d’une protection urgente. En février, la Haute Cour a empêché l’État kenyan d’appliquer sa décision unilatérale de fermer le camp de réfugiés de Dadaab, qui risquait d’entraîner le renvoi forcé de plus de 260 000 réfugiés somaliens, ce qui serait allé à l'encontre du droit international. Bien que le camp soit resté ouvert, les autorités ont continué à refuser d’enregistrer les nouveaux arrivants venus de Somalie. Plus de 74 000 réfugiés qui vivaient à Dadaab ont été renvoyés en Somalie entre décembre 2014 et novembre 2017, au titre du rapatriement volontaire. Cependant, le caractère « volontaire » de ces rapatriements était mis en doute et les conditions d’un retour en toute sécurité et dans le respect de la dignité n’étaient pas assurées en Somalie, en raison du conflit et de la sécheresse. Pour échapper au conflit, des centaines de milliers de Centrafricains sont partis dans les pays voisins ou ont été déplacés sur le territoire, se regroupant dans des camps de fortune. Les opérations militaires et le conflit avec Boko Haram dans la région du lac Tchad ont forcé des millions de personnes à fuir. Au Nigeria, au moins 1,7 million de personnes ont été déplacées dans les États de Borno, de Yobe et d’Adamawa (nord-est du pays). Dans cette zone, 5,2 millions de personnes avaient besoin d’une aide alimentaire d’urgence et 450 000 enfants de moins de cinq ans avaient des besoins nutritionnels urgents, selon le HCR. Au Tchad, plus de 408 000 réfugiés du Nigeria, de République centrafricaine, de RDC et du Soudan vivaient dans des camps de réfugiés, où les conditions étaient déplorables. Au Botswana, les réfugiés étaient privés du droit de circuler librement, ainsi que du droit de travailler et de s’intégrer à la population locale, et les demandeurs d’asile étaient soumis à une longue procédure de détermination du statut de réfugié et maintenus en détention pendant ce temps. Des Érythréens ont continué à fuir par milliers leur pays, où la situation des droits humains et l’existence d’un service militaire obligatoire à durée indéterminée étaient extrêmement problématiques pour de nombreuses personnes. Ils ont subi de graves atteintes aux droits humains pendant leur trajet et dans certains pays de destination, et beaucoup d’entre eux ont été victimes de détention arbitraire, d’enlèvement, de violences sexuelles et de mauvais traitements pendant leur voyage vers l’Europe. En août, le Soudan a renvoyé de force plus de 100 réfugiés en Érythrée, où ils risquaient de subir de graves violations des droits humains, bafouant ainsi le droit international. Au Soudan du Sud, quelque 340 000 personnes ont fui devant l’escalade des combats dans la région d’Équatoria, qui a donné lieu à des atrocités et provoqué une famine entre janvier et octobre. Dans le sud du pays, des crimes de droit international et d’autres graves atteintes aux droits humains visant des civils, notamment des crimes de guerre, ont été commis le plus souvent par les forces gouvernementales, mais aussi par des forces d’opposition. Plus de 3,9 millions de personnes, soit environ un tiers de la population, ont été déplacées depuis le début du conflit, en décembre 2013. Les autres États ne se sont guère mobilisés pour aider les pays voisins, où se trouvaient plus de deux millions de réfugiés sud-soudanais. L’Ouganda accueillait plus d’un million de réfugiés, principalement des enfants. Étant donné l’insuffisance chronique des fonds accordés par la communauté internationale, ce pays peinait à mettre en œuvre sa politique relative aux réfugiés, pourtant progressiste et largement saluée. Par conséquent, l’État, le HCR et les ONG avaient du mal à satisfaire les besoins fondamentaux des réfugiés.

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