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Partir un Jour
22 novembre 2017

La grande corruption

Plus que tout autre citoyen, les personnes investies d’une mission de service public ou d’un mandat électif devraient être d’une probité à toute épreuve. Il n’est cependant pas rare que ces mêmes individus tirent un profit abusif de leur position pour s’enrichir au détriment de la collectivité. Si le fameux procès contre Verrès, dans lequel Cicéron s’était illustré, nous interroge sur le caractère inéluctable de la corruption, dans toute forme d’organisation politique de la société, il nous invite à adopter une approche pragmatique de l’exercice du pouvoir. Ainsi que le souligne le Professeur Ndiva Kofele-Kale, “Il est peu probable qu’il y ait déjà eu une classe dirigeante qui n’ait pas exploité son pouvoir politique pour favoriser ses propres intérêts financiers”. Lorsque les élites dirigeantes pratiquent la corruption à grande échelle et de manière systématique, l’on préfère alors l’expression de grande corruption. Des régimes prédateurs de Ferdinand Marcos (Philippines), du général Suharto (Indonésie), de Mobutu Sese Seko (Zaïre devenu la République Démocratique du Congo), du général Sani Abacha (Nigéria), de Jean-Claude Duvalier (Haïti)… Aux exemples plus récents dans l’affaire dite des « Biens Mal Acquis » en France (Gabon, Congo-Brazzaville, Guinée Equatoriale) ou bien aux régimes de Zine ElAbidine Ben Ali (Tunisie), d’Hosni Mubarak (Egypte), ou encore de Viktor Ianoukovitch (Ukraine)... Les exemples sont malheureusement légion. Si le volume exact des produits de la grande corruption circulant dans nos économies est difficile (pour ne pas dire impossible) à chiffrer avec précision, relevons tout de même que suivant le dernier rapport publié par le Global Financial Integrity (GFI), les pays en développement et les économies émergentes auraient perdu 7,8 trillion de dollars en flux financiers illicites au cours de la période 2004-2013. Bien que l’intégralité de ces flux illicites ne soit évidemment pas reliée à la grande corruption – ils peuvent provenir du trafic de drogues, de l’évasion fiscale ou bien encore de la ‘petite corruption’ – ils n’en illustrent pas moins la gravité du problème. A supposer que la grande corruption ne représente que 1% du total des flux illicites recensés par le GFI – ce qui est au demeurant une estimation plutôt conservatrice – cela représente malgré tout un manque à gagner considérable pour les pays concernés.

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